Avec Charlèlie et Jaouen, nous sommes allés nous promener au lac de Sainte Hélène, une occasion pour prendre des nouvelles de la colonie de hérons et de cormorans ...
Les cormorans sont toujours aussi nombreux, par contre la héronnière était occupée surtout par des aigrettes.
Le seul héron observé était en vol.
Sur le lac, nous n'avons pas vu de canards mais des deux grèbes qui pêchaient.
Une partie peut être moins dans le thème du blog mais qui me parait intéressante. C'est historique du site ainsi qu'un aperçu de l'activité économique qui s'y développe.
Mes documents perso étant assez pauvres sur le sujet, je me suis largement inspiré de l'article de wikipedia qui est une grosse synthèse sur le sujet.
Le nom de Charmant Som est le résultat de l'évolution du mot Chalmenson qui désigne un pâturage et le sommet qui le domine.
On en trouve trace en 1185, puis par déformation phonétique le "l" devient "r".
En 1357 il est fait mention du Charmencsom, en 1540 Charmensom.
C'est dans la carte Cassini des Alpes du XVIII apparait le nom de Charmant Som.
Avant de devenir en 1084 la propriété du tout jeune monastère de la Grande Chartreuse, le Charmant Som était propriété de l'abbaye de Bonnevaux qui pratiquait la transhumance estivale depuis les Terres Froides.
Ce sont les Chartreux qui ont déboisé l'alpage pour y mettre des troupeaux.
1535, l'oratoire d'Orgeval est construit pour marquer la limite sur des possessions du monastère.
Avec la révolution française, l'alpage devient bien national puis l'administration des Eaux et Forêts en font l'acquisition et loue le site à des bergers qui entre les deux guerres aménageront le sentier muletier qui y mène en route carrossable.
Lors de la seconde guerre mondiale, les camps Jeunesse et Montagne ainsi que les Chantiers de la jeunesse française s'y installent. Mis en place en début de guerre par le gouvernement de Vichy, ils seront en fin de guerre des camps de résistants qui accueillent les réfractaires au STO et veulent entrer dans le maquis.
On trouve sur l'alpage une bergerie, une fromagerie et une auberge.
L'auberge est ouverte de juin à septembre.
La fromagerie est une fromagerie traditionnelle, c'est une des dernières à fabriquer et vendre le fromage sur place.
Le bétail pâture dans 4 parcs différents organisés de faon à ce que le bétail n'ai pas besoin de surveillance constante.
Le troupeau compte entre 60 et 80 tarines ce qui représente 800l de lait.
Le lait est transformé en fromage sur place :
sérac, tomme, formage frais, lait entier.
Les fromages sont consommés à l'auberge où vendus directement sur place.
Un article en gros gros retard sur le Charmant Som et l'alpage, un coin que j'aime beaucoup.
Le Charmant Som ( 1897 m ) , situé en Chartreuse est facilement accessible.
La route d'accès s'arrête à l'auberge et la fromagerie. un sentier mène au sommet en moins d'une heure de marche. Il est intéressant de monter par la droite pour redescendre en boucle sur le haut de la prairie.
Un accès sympa mais plus difficile peut se faire par le sangle puis la remontée de la combe de l'If.
C'est un sommet principalement en calcaire Urgonien ( ancien récif de corail avec de nombreux fossiles de rudistes ) avec par endroit des lambeaux de calcaire à lumachelle ( Sénomanien )
Le climat sur le Charmant Som est océanique montagnard, c'est à dire que le sommet est exposé aux dépressions d'Ouest donc à des précipitations neigeuses ou pluvieuses importantes.
Les inventaires de faune et de flore ont montré que la zone du Charmant Som est riche.
On y trouve des chamois ( j'en ai souvent rencontré le soir ou tôt le matin sur le sangle ), biches et cerfs, chevreuils, sanglier, marmottes ( observables dans le combe de l'If ).
de nombreuses espèces de chauve-souris sont également observées : Barbastelles, Oreillards ..
on peut également observer de nombreux oiseaux : aigles, tétras lyre, passereaux, chocards à bec jaune ...
Au niveau de la flore, on peut rencontrer quelques espèces emblématiques de milieux alpin : lis martagon, sabot de vénus, saxifrages, aconits ...
La vue sur les sommets et massifs environnants est magnifique.
Située à 1620m d'altitude, la tourbière de l'Arselle occupe une surface de 30 ha.
Elle se situe au milieu d'une pessière subalpine ( épicéas ) et d'escarpement rocheux.
Elle est traversée par le ruisseau La Salinière qui s'écoule vers le versant de la Romanche.
La tourbière de l'Arles bénéficie d'un arrêté de biotope et appartient au réseau natura 2000 :
Elle abrite une libellule très rare : la cordulie arctique ainsi que des plantes telles que sphaignes, droséra et grassette commune.
C'est une tourbière acide d'altitude avec des conditions environnementales contraignantes :
Les tourbières sont de véritables reliques glaciaires. Elles sont la mémoire du temps où régnait sur les alpes un climat subarctique, climat qui est remonté vers le nord pour se stabiliser sur les régions circumpolaires.
Leur genèse est liée à l'histoire post-glaciaire du continent européen.
Elles sont nées des lacs de retrait des glaciers quaternaires. Les eaux sont devenues stagnantes sous un climat constamment humide et froid.
Conditions que l'on retrouve dès l'étage montagnard dans les alpes.
Ces tourbières emprisonnent tout au long de leur développement les pollens des espèces présentes. Ces pollens permettent de reconstituer les conditions environnementales du moment donné.