Il y a longtemps que je voulais prendre le temps d'observer de plus près le vieux mur d'enceinte de l'école. J'ai pu le faire cet après midi et je n'ai pas été déçu !
Ce qui attire l'oeil dans un premier temps ce sont les lézards des murailles qui profitent du soleil et échappent aux élèves .... une sorte de sous espèce sans queue peuple l'école !!!
Celui-ci était assez farouche, c'est surement pour cela qu'il a encore sa queue !
J'ai pu observer 4 sortes de plantes différentes, toutes poussent dans des conditions assez spéciales puisqu'elles poussent dans les fissures où on trouve un peu d'humus, de plus le mur où je les ai observées est exposé au nord et au vent dominant.
Les mousses sont les éléments pionniers sur le mur. On les trouve surtout dans le haut du mur où elle occupent les fissures.
Sur le faît du mur, à l'aplomb du grand tilleul se trouve ce petit arbre ( tilleul aussi ? ) qui commence à se développer dans un défaut du béton. L'espace doit y être propice et protecteur.
La capillaire rouge ( Asplenium trichomanes ) est une fougère dont les feuilles sont vertes et le rachis noir !
Les feuilles de cette fougère semblent persisitantes puisqu'elles restent vertes en hiver. En fait les folioles tombent une à une et il ne reste plus que le rachis qui ressemble à un cheveu.
La rue des murailles est également une fougère. Ici elle pousse dans une anfractuosité minuscule du mur.
L'orpin brulant, c'est un des 186 noms qui désigne cette plante qui est une sorte de plante grasse avec ses deux magnifiques petites fleurs.
Dès qu'on observe de près le mur et lmes planes, on découvre un monde d'animaux minuscules.
Des petites araignées rouges qui se déplacent dans tous les sens.
Araignées que l'on retrouve dans les mousses, les plantes.
Sur une des plantes un nid d'insecte :
De nombreux escargots attendent un peu d'humidité à l'abri de leurs coquilles.
A l'heure de l'échec de la conférence de Copenhague, du coup de froid actuel, j'ai eu envie de faire le point sur l'impact du réchauffement climatique sur les Alpes.
Bien que les différents paramètres et conséquences de ce réchauffement soient souvent étroitement liées, j'ai choisi de les exposer de façon séparées.
Le réchauffement influe sur plusieurs paramètres : la température, les précipitations neigeuses ou pluvieuses.
L'évolution de ces paramètres a sur l'espace montagnard trois conséquences majeures :
modification de la biodiversité
dégel du permafrost
évolution des risques naturels.
La température
Les études montrent une augmentation moyenne de la température sur 100 ans de 0,6°C dans l'hémisphère Nord avec pour la France : +1°C et pour la région Rhône-Alpes : + 1,2°C.
Les relevés dans le massif de Belledonne montrent à 1800 m une température moyenne stable entre 1960 et 1980, elle augmente de + 2°C entre 1980 et 2000.
On observe qu'en France, le réchauffement climatique est plus fort au Sud qu'au Nord et à l'Est qu'à l'Ouest.
La hausse des températures, d'après certains modèles doit se poursuivre avec une augmentation de 3°C à 6°C maximum d'ici 2100.
Les précipitations
Il est difficile de savoir ce qu'il en est réellement à l'échelle de l'Axe Alpin car il manque des zones de mesures et les variations des précipitations sont à l'extrême d'un lieu à l'autre.
Actuellement il n'y a pas de tendance d'évolution, juste une variation de répartition entre les différentes saisons et une augmentation locale des précipitations intenses notamment sur la Savoie et les Ecrins.
Avec les modèles numériques, il y a incertitude quant à l'évolution des précipitations. La seule tendance qui ressort c'est une augmentation des précipitations en hiver et une baisse des précipitations en été.
Les précipitations neigeuses.
Depuis le milieu du XXeme siècle, les mesures montrent une réduction en épaisseur et en durée du manteau neigeux. A cela deux explications sont avancées : la pluie remplace la neige le plus souvent et le manteau neigeux fond plus vite et plus tôt :
Au Col de Porte, à 1360m d'altitude en Chartreuse, les relevés du centre d'étude de la neige confirment malgré les variations saisonnières cette tendance : L'épaisseur de la couverture neigeuse a diminué de plus de 50 cm et la durée d'enneigement a diminué d'environ un mois depuis 1960.
Un réchauffement moyen de 1,8°C entrainerait une diminution de la durée d'enneigement d'un mois au dessus de 1500m et la hauteur de neige diminuerait de 40 cm dans les Alpes du Nord ( passage de 1m à 60 cm ) et 20 cm dans les Alpes du Sud ( passage de 40 cm à 20 cm ).
Le recul des glaciers :
Le recul des glaciers débute depuis le XIXeme siècle. Compte tenu de la vie des glaciers, le recul actuellement observé a des conséquences vieilles de plusieurs décénies.
Dans les Année 1970, il existait, visible depuis Chamrousse sur le massif du Taillefer et au pied du rocher du Culasson, un névé permanent qui a maintenant disparu.
Le glacier des Bossons dans la vallée de Chamonix a reculé de plus de 600m depuis 1982.
La Mer de Glace, au niveau du Montenvers, perd actuellement 10m de glace par an, ce qui n'est pas sans poser de problème pour l'exploitation de la grotte de glace.
Il semblerait que si ce phénomène de réchauffement de poursuit, nombre de glaciers alpins de basse altitude ( glacier de Saint Sorlin, Glacier de Sarennes ) soient condamnés à disparaître.
Lien avec les risques naturels.
Ce lien, bien que difficilement quantifiable ( paramètres nombreux, mesures limitées ), ce lien est bien réel.
Les signes locaux de ces changements sont perceptibles :
décalages saisoniers des pics de crues,
recrudescence des éboulements en altitude pendant les étés chauds,
situation de feu de forêt généralisée.
Remontée en altitude des zones de départ des laves torrentielles.
Augmentation de la proportion d'avalanches de neige humide.
Le dégel des sols
Le pergelisol ou permafrost est le sol gelé en permanence dont la glace soude en permanence les morceaux de roches qui le constituent.
En haute montagne, il y a pergelisol dans la roche solide, dans les matériaux meubles, les éboulis, les moraines et les sols.
L'étage du pergelisol se situe au dessus de 2600m.Une augmentation de la température entraine une augmentation du dégel estival à court terme et à long terme la fonte en profondeur du pergelisol ainsi qu'une élévation en altitude de la ceinture du pergelisol. Si ce mouvement doit continuer, il faut s'attendre a des éboulements majeurs pareils à ceux qui ont affecté la face sud est des Drus où le pilier Bonati s'est effondré.
Les conséquences précises de ce phénomène est difficile à quantifier, toutefois les fondations de bâtiments ( téléphériques, remontées mécaniques … ) peuvent être touchées par les tassements du sous-sol.
La fonte de la glace entraine la déstabilisation de parois rocheuses ( pilier Bonati aux Drus ….), des moraines etc … La fonte entraine également une déstabilisation des versants et une augmentation des glissements de terrain et des laves torrentielles.
Un exemple : L'été 2003 alors que les températures estivales excèdent rarement 0°C au dessus de 3000m, la glace présente dans le sol a fondu à des altitudes pouvant aller jusqu'à 4600m.
Impact sur la biodiversité
Forêt de montagne
Si le réchauffement climatique continue, on peut s'attendre à une progression de la ceinture de feuillus à une altitude plus élevée.
Si le réchauffement est très marqué, dans les 150 à 200 ans à venir, la hétraie pourrait être remplacée par une charmaie, chenaie.
Flore alpine
Une étude réalisée par MétéoSuisse montre que les plantes qui poussent à haute altitude réagissent plus fortement au réchauffement climatique que les plantes de plus basse altitude. La température est donc un facteur très important et primordial dans le développement des plantes alpines.
Cette étude est basée sur l'observation de données phénologiques entre 1951 à 2002. ( la phénologie est l'étude des variations, en fonction du climat, des phénomènes périodiques de la vie végétale et animale ).
Il y est montré que la période de végétation est plus courte sur les Alpes que sur le Plateau et qu'elle intervient plus tôt sur les Alpes. La conséquence est que certaines espèces étendent leur habitat naturel plus haut en altitude aux dépends d'autres espèces qui ne peuvent le faire. De même, des espèces endémiques qui ne pourront de déplacer ( haut de l'étage alpin voir bas nival ) disparaitront.
Faune alpine
Des animaux emblématiques des Alpes sont d'ores et déjà menacés. C'est le cas du lièvre variable et du lagopède alpin dont la population est globalement en baisse et dont les populations locales sont de plus en plus isolées les unes des autres, ce qui met en péril la capacité de reproduction des deux espèces.
De façon plus générale et sur un plus long terme, beaucoup d'écosystèmes montagnards seront soumis à des changements profonds. Certaines espèces vont étendre leur habit au dépends d'autres espèces. Ce pourrait être le cas des oiseaux migrateurs qui pourront faire les frais d'une explosion des espèces sédentaires du fait de conditions climatiques favorables, la migration devenant alors superflue.
Impact sur le tourisme
L'activité touristique hivernale est une force économique des espaces montagnards.
La diminution de la ressource neigeuse aura certainement un impact sur celle-ci.
Une étude de l'OCDE montre qu'il y a une réelle inquiétude quant à la pérennité du système des sports d'hiver :
90 % des domaines skiables alpins de moyenne et grande taille ( 609 sur 666 ) bénéficie d'un enneigement suffisant pendant 100 jours par an. 10 % ont des conditions précaires.
Une hausse de 1°C, de 2°C o de 4°C peut ramasser le nombre de domaines skiables avec un bon enneigement à 500, 400 et 200.
L'Allemagne est la plus .vulnérable, un réchauffement de + 1°C, c'est 60% des domaines qui n'ont plus d'enneigement fiable
En France, une augmentation de 300m de la limite de la fiabilité de l'enneigement naturel ( +2°C supplémentaire d'ici 2050 ) ramène les domaines avec enneigement naturel fiable à 80% en Savoie, +4°C d'ici 2010, c'est 71% des domaines skiables de Savoie, 33% des Hautes Alpes, 10% dans les Alpes de Haute Provence, si la limite remonte de 600m.
En Suisse actuellement, la limite où on trouve de la neige en Suisse est 1200m d'ici 20>50 elle va remonter de 1500m. Si actuellement 85% des domaines skiables peuvent compter sur un bon enneigement, ce sera 63% dans le futur. Le nombre de jours convenant à la pratique du ski ( couche supérieure à 30 cm ) va diminuer.
Actuellement on pallie à ce manque par de la neige de culture ce qui n'est pas sans poser de problèmes en termes de cout économique et de cout écologique.
En conclusion :
Au dela des querelles d'experts sur l'origine du réchauffement climatique, l'observation et l'étude des données collectées depuis des années montrent bien une évolution vers un réchauffement. Les conséquences de ce réchauffement sont visibles sur les écosystèmes alpins.
Alors que faire ?
Là encore comme ailleurs, on a le choix en fonction de son rapport aux autres et de l'image de société dans laquelle on souhaite vivre :
J'aime bien cette histoire que raconte Pierre Rabhi, elle résume à elle seule les choix que l'on a face autant à la crise mondiale de société que de la crise à venir du fait du réchauffement mondiale :
Celle Colibri, minuscule oiseau qui devant l’incendie de la forêt, va chercher dans son bec de l’eau pour l’éteindre. Les autres animaux ne font rien et lui disent que cela ne sert à rien. Lui répond : « Je sais, mais je fais ma part ».
Certes on peut faire comme les autres animaux … On peut également choisir comme le Colibri de faire sa part si modeste soit-elle dans cette lutte et pour une autre société où l'humain redeviendra important.
104 associations de protection de la Nature communiquent :
MAIS OUI, MONSIEUR BORLOO, LA PRÉSERVATION DE LA BIODIVERSITÉ S’IMPOSE A TOUTES LES
ACTIVITÉS. Y COMPRIS A LA CHASSE
Les associations de protection de la nature signataires dénoncent la dérive pro-chasse du Ministre de l’Écologie, de l’Energie, du développement durable et de l’Aménagement
du territoire. Dérive qui de toute façon ne contentera pas les chasseurs qui n’en ont
jamais assez. La preuve, JL Borloo vient d’en faire la triste expérience ce samedi 21 mars, où les chasseurs sont venus manifester violemment dans sa propre ville.
À l’approche des élections européennes le Ministre chargé de l’Écologie a annoncé une série de mesures et de promesses en faveur de la chasse et des chasseurs :
- extension de la période de chasse
- recul sur le statut des espèces « nuisibles »
- création d’une contravention d’entrave à la chasse
- facilitations financières des fédérations
Le ministre chargé de l’Écologie a pris ces mesures et ces engagements à l’issue de plusieurs rencontres particulières avec les dirigeants de la chasse (fédération nationale de la chasse,
association nationale des chasseurs de gibier d’eau, union nationale des piégeurs agréés de France), auxquels il a fait allégeance pour des motifs électoraux et sans aucune concertation avec les
associations de protection de la nature.
Les associations de protection de la nature signataires :
- condamnent sans réserve la confiscation de la faune sauvage par les chasseurs ;
- dénoncent les tentatives de communication du Ministre de l’Écologie destinées à faire croire à l’opinion que ces mesures sont le fruit d’une concertation avec les associations de protection de
la nature alors qu’elles ne sont en rien issues de la table ronde chasse.
- n’accepteront pas une remise en cause du statut d’espèces protégées
- demandent une véritable politique de préservation de la diversité biologique comportant une réglementation de la chasse plus respectueuse de l’environnement, notamment la suspension de la
chasse des espèces « gibier » en mauvais état de conservation
- dénoncent la nouvelle loi chasse en préparation, qui sera la 8ème loi chasse depuis 1994 après celle du 18 décembre dernier ! Les parlementaires français ont sans doute mieux et plus urgent à
faire que de donner cadeaux législatifs sur cadeaux législatifs aux chasseurs ;
Contacts presse : Pierre ATHANAZE : 06 08 18 54 55
Michel METAIS : 06 08 17 16
77
Dominique PY : 06 88 20 34
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