9 juillet 2009
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Un article en apparence éloigné du thème de ce blog .... En apparence seulement puisqu'il va aborder de la géologie, de la minéralogie et un aspect culturel
hyper important : l'exploitation des mines des Alpes.
On ne causera ici que des mines de Saint Georges d'Hurtières mises en relief par l'animation muséographique du Grand Filon.

Le site minier des Hurtières est situé dans la vallée de la Maurienne dont la morphologie est le résultat d'un modelage glaciaire fait de verrous et d'ombilics. Saint georges d'Hurtières est sur un replat morainique.
D'un point de vue géologique, le site est situé dans l'extrême nord du massif de Belledonne qui appartient aux massifs alpins externes comme l'Estérel, l'Argentera, Pelvoux ..... Des massifs formés de roches cristallines et métamorphiques.

Cette zone du massif de Belledonne appartient à la série satinée du socle hercynien comme la Bretagne et le Massif Central.
La série satinée est une ancienne série sédimentaire composée de grès, de carbonates et de matières organiques. Sa datation : paléozoïque inférieur ( environ 500 millions d'années ).


La mine est exploitée du Moyen-Age à 1931. Des recherches d'uranium seront faites plus tard avec le creusement de la galerie Saint Louis qui est visitable.
C'est la plus grande mine des 700 que comptent les Alpes. Elle coure sur 21 km de galeries sur 520 m de dénivelée. Elle comprend 700 carrefours pour 60 entrées et y ont travaillé quelques 600 mineurs.
La sidérite, la chalcopyrite et la galène y sont exploitées pour le fer, le plomb, le cuivre et l'argent.

Le filon a une puissance de 5 à 8 m , il est rectiligne en profondeur ce qui rend son exploitation plus facile. Ce filon est décalé par le jeu de 5 failles.
Les minéralisations reconnues sur ce filon sont :
La sidérite ( FeCO3) , l'Ankérite ( [Ca(Mg,Fe)] (CO3)2], la Goethite FeO OH, Chalcopyrite FeCu qui donne en altération la Malachite [CuCO3,Cu(OH)2], la Linarite, l'Azurite, la Galène PbS elle est souvent argentifère, la Pyrite FeS2, Gypse, Baryte, Sphalérite.
Les minéralisations ici sont des minéralisations hydrothermales. Il y a eu trois phases de circulation de fluides chauds.
Deux phases au niveau de la série satinée :
Une première qui dépose la sidérite massive pure, du quartz pauvres en sulfures. Le minerai y est riche en manganèse ce qui donne un fer très résistant. Fer qui a fait la réputation de Saint Georges d'Hurtières depuis le Moyen-Age :
"Eh Durendal, comme tu es belle ! et claire ! et blanche !
Au soleil comme tu luis et brilles !
charles était aux vaux en Maurienne, quand du ciel Dieu lui manda par son ange de te donner à un comte capitaine "
La chanson de Roland
Une seconde qui dépose de la sidérite et du quartz riche en sulfure ( chalcopyrite, pyrite, goethite ) et galène.

Ces deux minéralisations ont eu lieu avant l'orogénèse Hercynienne et sont datées entre 260 et 316 millions d'années.
Une troisième phase qui est due au lessivage de la série satinée, elle est probablement post triasique.
Les techniques d'extractions du minerai de la mine ont evolué tout au long des ages :

Au début la roche est chauffée avec le feu puis décapée avec une pointerolle,

Plus tard le mineur creuse un trou à l'aide d'un fleuret puis bourre le trou de poudre noire, l'explosion détachant des morceaux de roches et le minerai.

Enfin à la fin du XIX eme siècle, le trou est foré avec un fleuret et l'explosif utilisé est la dynamite.

L'avancée du creusement varie de 5 cm par jour au moyen age à 40 cm à chaque tir avec la dynamite.

Le minerai extrait est sorti de la mine par des wagonnets pour aller vers le site de traitement.

La sidérite est d'abord mise à griller à 900 °C grace au charbon de bois. Cette étape permet d'enlever les sulfures et carbonates des minerais carbonatés et sulfurés.


Le minerai est ensuite concassé et trié. Les déchets qui ne contiennent pas de fer sont éliminés.


Enfin la sidérite est portée à 1400-1600 °C pour faire fondre le fer. cette étape a lieu dans le bas fourneau.

Il en ressort une loupe de fer qui sera travaillée en lingots.

Les lingots seront exploités par les forgerons.

Une pensée pour mon prof de pétro de l'Institut Dolomieu : Monsieur Henri Dabrowski avec qui j'ai eu la chance de visiter quelques unes des galeries de ce site il y a quelques années déjà.
On ne causera ici que des mines de Saint Georges d'Hurtières mises en relief par l'animation muséographique du Grand Filon.

Le site minier des Hurtières est situé dans la vallée de la Maurienne dont la morphologie est le résultat d'un modelage glaciaire fait de verrous et d'ombilics. Saint georges d'Hurtières est sur un replat morainique.
D'un point de vue géologique, le site est situé dans l'extrême nord du massif de Belledonne qui appartient aux massifs alpins externes comme l'Estérel, l'Argentera, Pelvoux ..... Des massifs formés de roches cristallines et métamorphiques.

Micaschistes de la série satinée
Cette zone du massif de Belledonne appartient à la série satinée du socle hercynien comme la Bretagne et le Massif Central.
La série satinée est une ancienne série sédimentaire composée de grès, de carbonates et de matières organiques. Sa datation : paléozoïque inférieur ( environ 500 millions d'années ).

Extrait de Geol-alp ( http://www.geol-alp.com) par maurice Gidon

Toujours extrait du site de Monsieur Gidon. Un grand merci à Monsieur Gidon qui met à disposition de tous ses compétences de
géologue et de pédagogue : http:// www.geol-alp.com
La mine est exploitée du Moyen-Age à 1931. Des recherches d'uranium seront faites plus tard avec le creusement de la galerie Saint Louis qui est visitable.
C'est la plus grande mine des 700 que comptent les Alpes. Elle coure sur 21 km de galeries sur 520 m de dénivelée. Elle comprend 700 carrefours pour 60 entrées et y ont travaillé quelques 600 mineurs.
La sidérite, la chalcopyrite et la galène y sont exploitées pour le fer, le plomb, le cuivre et l'argent.

Différents types de minerais et l'encaissant du filon
Le filon a une puissance de 5 à 8 m , il est rectiligne en profondeur ce qui rend son exploitation plus facile. Ce filon est décalé par le jeu de 5 failles.
Les minéralisations reconnues sur ce filon sont :
La sidérite ( FeCO3) , l'Ankérite ( [Ca(Mg,Fe)] (CO3)2], la Goethite FeO OH, Chalcopyrite FeCu qui donne en altération la Malachite [CuCO3,Cu(OH)2], la Linarite, l'Azurite, la Galène PbS elle est souvent argentifère, la Pyrite FeS2, Gypse, Baryte, Sphalérite.
Les minéralisations ici sont des minéralisations hydrothermales. Il y a eu trois phases de circulation de fluides chauds.
Deux phases au niveau de la série satinée :
Une première qui dépose la sidérite massive pure, du quartz pauvres en sulfures. Le minerai y est riche en manganèse ce qui donne un fer très résistant. Fer qui a fait la réputation de Saint Georges d'Hurtières depuis le Moyen-Age :
"Eh Durendal, comme tu es belle ! et claire ! et blanche !
Au soleil comme tu luis et brilles !
charles était aux vaux en Maurienne, quand du ciel Dieu lui manda par son ange de te donner à un comte capitaine "
La chanson de Roland
Une seconde qui dépose de la sidérite et du quartz riche en sulfure ( chalcopyrite, pyrite, goethite ) et galène.

sidérite, quartz et chalcopyrite.
Ces deux minéralisations ont eu lieu avant l'orogénèse Hercynienne et sont datées entre 260 et 316 millions d'années.
Une troisième phase qui est due au lessivage de la série satinée, elle est probablement post triasique.
Les techniques d'extractions du minerai de la mine ont evolué tout au long des ages :

Front de taille et filon.
Au début la roche est chauffée avec le feu puis décapée avec une pointerolle,

mineur travaillant avec une pointerolle
Plus tard le mineur creuse un trou à l'aide d'un fleuret puis bourre le trou de poudre noire, l'explosion détachant des morceaux de roches et le minerai.

creusement du trou pour la poudre noire avec un fleuret
Enfin à la fin du XIX eme siècle, le trou est foré avec un fleuret et l'explosif utilisé est la dynamite.

Vestige de marteau piqueur pneumatique.
L'avancée du creusement varie de 5 cm par jour au moyen age à 40 cm à chaque tir avec la dynamite.
Différents types de fleurets

Tête de fleuret
Le minerai extrait est sorti de la mine par des wagonnets pour aller vers le site de traitement.

La sidérite est d'abord mise à griller à 900 °C grace au charbon de bois. Cette étape permet d'enlever les sulfures et carbonates des minerais carbonatés et sulfurés.

zone de grillage du minerai

Minerai grillé avant le concassage
Le minerai est ensuite concassé et trié. Les déchets qui ne contiennent pas de fer sont éliminés.

Campement des charbonniers

Minerai concassé. Le point rouge est un aimant qui indique le minerai de fer
Enfin la sidérite est portée à 1400-1600 °C pour faire fondre le fer. cette étape a lieu dans le bas fourneau.

Le bas fourneau et son soufflet.
Il en ressort une loupe de fer qui sera travaillée en lingots.

Loupe de fer. Le point rouge est un aimant.
Les lingots seront exploités par les forgerons.

A la fin de la chaine : la forge qui donnera naissance à l'outil.
Une pensée pour mon prof de pétro de l'Institut Dolomieu : Monsieur Henri Dabrowski avec qui j'ai eu la chance de visiter quelques unes des galeries de ce site il y a quelques années déjà.